A ne pas confondre avec Tenochtitlan, ancienne capitale Aztèque (très connu des joueurs de Civilization 😉 ) aujourd’hui totalement recouverte par Mexico.
On ne connait pas l’origine ethnique de Teotihuacan, si elle porte un nom Aztèque c’est parce qu’elle a été nommée ainsi par ces derniers bien après sa chute. Mais aucune inscription d’appartenance civil n’a été découverte sur le site. On pense même à une cité multiethnique.
Fondée en 200 av.J-C elle va devenir l’une des plus grosse ville du monde durant ses 9 siècles d’existence avec 200.000 habitants ! Vous vous rendez compte de ce que cela représente pour l’époque ?
Aujourd’hui le site archéologique nous permet de découvrir une grande partie du centre religieux et culturel de la ville, ainsi que plusieurs zones résidentielles, le tout dans de très bonne condition de conservation.
On commence la visite par cette agora. On ignore ça fonction. Il pouvait s’agir vraisemblablement d’un point de rassemblement religieux, mais rien ne permet de l’affirmer. Quoi qu’il en soit il s’agit d’un lieu de discours. En effet le piédestal au centre et l’enceinte réverbérante permettaient à un locuteur d’être entendu sur toute la place sans l’utilisation d’appareil.
Derrière ce point se trouve une petite pyramide qui était elle même recouverte par une autre.
C’est souvent le cas ici, il peut y avoir deux raisons.
Dans le cas de cette pyramide on peut dire qu’il s’agit d’une « mise à jour » perpétuée à l’aube d’un nouveau siècle, soit tous les 52 ans. Oui 52 ans, c’est la durée d’un siècle calculée par les Mayas. Cela correspond à l’alignement du calendrier solaire « haab » de 365 jours avec le calendrier sacré « Tzolk’in » de 260 jours.
Dans d’autre cas des sculptures ou constructions pouvaient être immédiatement recouverte par d’autres. Elles n’étaient pas destinées au monde des humains mais au monde des morts, le monde sous-terrain.
On peut justement voir ici le fameux serpent à plume. Il n’est en fait pas du tout à plume, l’encolure est censée représenter les éclats du mur. En effet, il s’agit de la sculpture d’un serpent qui traverse la pyramide pour quitter le monde des morts.
La pyramide du soleil
Elle n’est en fait pas dédiée au dieu soleil mais possiblement au dieu de la pluie. Ce nom de remplacement lui a été donné en raison de sa position sur le complexe, à l’Est. Ici aussi, les archéologues ont découvert un réseau sous-terrain mais pas de superposition de pyramide.
Je ne suis pas monté en son sommet de 65m. J’ai juste fait la moitié de ses 245 marches ce qui est déjà pas mal quand on est déjà à plus de 2.000m d’altitude ! De plus les marches sont hautes et abruptes.
La pyramide de la lune
Est quand à elle, en tout cas on le suppose, dédiée au dieu de l’orage.
Ce que l’on voit n’est que la dernière couche de cette construction en poupée russe, comme pour la première pyramide (et non pas celle du soleil).
Les archéologues ont pu dénombrer sept phases de construction ! Si vous avez bien suivi cela devrais donc correspondre à plus de 364 ans de divination. En creusant, ils ont également découvert des chambres funéraires avec par exemple quatre corps lors de la cinquième phase et un lors de la quatrième. Mais contrairement aux pyramides d’Égypte ce ne sont pas des rois et l’édifice ne leur est pas destiné. Il s’agit vraisemblablement de sacrifice humain.
Vu de la chaussée des morts depuis la pyramide de la lune
Les résidences
S’agissant donc d’une ville et non uniquement d’un complexe religieux, il est possible de voir les restes de différents quartiers résidentiels.
Les murs étaient parfois lisses et toujours peint de façon très colorée.